Le patrimoine de Salles-la-Source

Ancienne photo de Salles la source
Ancienne photo de Salles la source

Commune de très grande taille 7800 hectares, qui s’étend sur 11.8 km de Ferrals à l’Aéroport et sur 10.9 km du Tindoul de la Vayssière à Cougousse.

Les 2/3 de la Commune sont occupés par l’extrémité ouest du Causse Comtal ; il s’agit de terrains calcaires. Milieu naturel très riche du point de vue de la faune et de la flore.

Salles la Source est une des communes de France qui compte le plus de Dolmens. et de Tumulus.

Ce causse est séparé du tiers Sud de la commune par la faille Sud du causse Comtal dans laquelle s’est installé le Créneau. La gorge du Créneau (Vallon) offre 2 types de paysage : versants exposés au nord très boisés et versants exposés au sud, découpés en cirque, urbanisés de longue date et longtemps plantés de vigne.

Salles la Source est véritablement un site où règne la pierre et l’eau. Il faut prendre le temps de faire la visite du Musée du Rouergue où l’on peut découvrir les Arts et Métiers traditionnels.

Patrimoine restauré de Cassagnettes :

PATRIMOINE NATUREL, CURIOSITES ‑ Sur les traces du Patrimoine

De Cadayrac à Salles-la-Source

En participant à cette randonnée de Cadayrac à Salles-la-Source vous parcourez non seulement l’espace (7 km) mais aussi le temps, depuis les périodes les plus reculées de la préhistoire jusqu’à nos jours…

CADAYRAC

Le village tire son nom d’un ancien domaine gallo-romain. Au Moyen âge, la co-seigneurie de Salles a édifié là un repaire: maison-forte éloignée où elle a pu affirmer son indépendance à l’égard du Comte de Rodez.

Le CHATEAU

Construit au XIV et XV ème siècles, il fut rattaché au domaine royal au XV ème et connu par la suite plusieurs propriétaires ; à la révolution, il fut vendu à plusieurs familles.
L’ensemble du bâtiment formant carré avec cour intérieure a été remanié au cours des temps : tours aux angles extérieurs, créneaux des chemins de ronde…

Eglise St-AMANS

De style gothique, elle a été bâtie dès le XIV ème siècle, plusieurs fois remaniée ou réparée. La chapelle de la Ste Vierge fondée en 1512, possède une voûte à clef pendante avec le Christ et les symboles évangélistes; la chapelle du Sacré Coeur renferme une niche à cadre Renaissance.
De nombreuses personnes y ont été ensevelies, en attestent les registres de décès et certaines probables pierres tombales.
En 1772, la paroisse de Cadayrac fut érigée en chef-lieu de district regroupant Cadayrac, Muret, Onet-l’Eglise, Mondalazac, le Bourg St-Paul (à Salles), Solsac, Salles Comtaux, Bezonnes.

FOUR de CHARRON

Servait autrefois à ferrer les roues des chars. Cette version verticale est rare, le chauffage se faisant le plus souvent à l’horizontale.

FOUR des TUILIERS

Ce site gallo-romain a été découvert fortuitement en 1988 ; il n’y a pas de restes visibles sur le terrain.
Ce four, situé sur une frange marneuse du causse d’où il tirait une argile assez pure, est daté du 1er siècle. De grande dimension, doté de 2 alandiers (conduits de chaleur), sa conception en fait un vestige rare : seulement 3 exemplaires similaires en France.
Sa production de tuiles -tegulae, imbrices, antéfixes- (mais aussi de briques et de conduits hydrauliques et divers -récipients, pesons en céramique-) a ‘ mis une tâche rose sur chaque lieu habité de notre région durant cinq siècles et plus ‘, ainsi que l’écrit L.Dausse.

Autres

Les ‘Molins’ à Cadayrac, le Théâtre et le Temple romains, les mines de Cadayrac (transport par petit train) ou de Mondalazac (transport par téléphérique), ou encore les grottes de Salles-la-Source (barrage souterrain : utilsation de la force hydraulique pour l’ancienne filature) ou de Solsac (Bouche Roland, occupée par les hommes depuis la préhistoire): toutes ces richesses (non visitées) seront évoquées au gré de la promenade…

Église de Cougousse

Le village de Cougousse s’étale sur les rives du Créneau. Dans ce village la majorité des résidents étaient des agriculteurs ; ils élevaient des troupeaux de brebis pour la production de lait vers Roquefort (il y avait une laiterie à Pont-les-Bains). Ils possédaient quelques bovins pour les travaux et cultivaient quelques terrasses de vignes. Tout ceci leur permettait de vivre modestement mais correctement.

La douceur du climat et les vignobles ont attiré des notables ruthénois, comme dans les environs de Marcillac (vallée du Cruou).

Au milieu du XIXème siècle, les habitants du village de Cougousse ont refusé de se rendre à Saint Austremoine pour assister à des offices religieux. Ils ont donc décidé de construire un édifice à Cougousse. « Au village il y avait 112 âmes et des agriculteurs peu fortunés ».

La construction de l’église de Cougousse s’est déroulée en 2 étapes

Une première étape, la construction de ce qui est aujourd’hui la nef, en 1848-49, bâti grâce aux dons des villageois, fut décidé à Saint Denis, le patron principal de Paris, et béni par Mgr CROISIER, alors évêque de Rodez, en 1850.
Desservie d’abord par les prêtres de Saint Austremoine, l’église fut érigée en succursale pendant l’hiver 1850.

La deuxième étape fut la construction du chœur et du clocher, rendue possible grâce à une quête organisée à l’église Saint Roch, paroisse dont le curé, l’abbé FAUDET, était aveyronnais.

Dès son origine, l’église de  Cougousse a été mise sous le patronage de Saint Denis, mort martyr à Montmartre vers 250.

Les vitraux du chœur ont été réalisés par L.V GESTA de Toulouse. Le vitrail représente Saint Denis.

Les vitraux de la nef, à motif géométriques, ont été réalisés par Grenade BESSEYRAS, peintre-verrier à Rodez.

Il y a deux autels latéraux :
– à droite, un dédié au Sacré Cœur
– à gauche, un dédié à la Vierge Marie, avec L’Enfant Jésus et Jean-Baptiste

Dans le chœur, il y a deux tableaux :
– à droite, Marthe et Marie, recevant le Christ
– à gauche, le Christ en croix, avec la Vierge Marie, Marie-Madeleine et l’apôtre Jean.

En 1917 un orphelinat, œuvre du Père COLOMBIER d’Albi, ouvrit ses portes. C’était un orphelinat agricole ayant pour but « d’assurer l’éducation et la survie de jeunes enfants privés de famille ». En 1923, le père Félix BOSSE prit en main cet établissement, conforté dans son action par l’arrivée de religieuses et aidé pour différentes tâches par des hommes de qualité. Mr Bernard COMBES de PATRIS, propriétaire du Château, était admiratif de ce prêtre et desservait la paroisse et s’occupait aussi de la prise en charge des enfants? Il y avait une grande propriété avec de nombreux bâtiments?

Par la suite, après avoir acquis les terrains, les habitants du village envisagèrent la construction du presbytère et d’une école. C’est ainsi que pendant quelques temps il y eut 2 écoles à Cougousse, une à l’orphelinat et une autre pour le village, confiée aux Sœurs de Jeanne d’Arc.

En 1958, l’orphelinat n’a plus guère de pensionnaires ; les derniers rejoignent l’école du village qui, elle, fermera ses portes en 1963.

En 1985, pour l’orphelinat la page se tourne définitivement ; les religieuses s’en vont dans d’autres couvents et les bâtiments sont vendus.
Une partie a été reprise par la Commune de Salles-la-Source. À ce jour un Centre de Loisirs « Le Créneau » accueille les enfants hors période scolaire. Deux salles sont à la disposition du village.

Le 20 mai 2001, la paroisse Saint-Vincent du Vallon était fondée, regroupant plusieurs petites paroisses, et Cougousse y a été rattachée ; son centre est à Marcillac. Il y a neuf églises sur la commune de Salles-la-Source et quarante-six édifices religieux sur la paroisse Saint-VIncent. Le manque de prêtres a considérablement diminué la célébration des offices religieux.

L’édifice souvent fermé se détériore. En 2001, un état des lieux a été fait. Au cours des années, la bonne volonté, la générosité et le savoir-faire des habitants a permis d’entretenir l’intérieur.

Au centtre du village, l’église fait partie du patrimoine, même si elle n’a pas une architecture particulière et si elle n’est pas très ancienne. Au XXème siècle, elle a été le temoin de nombreux événements de la vie des paroissiens (de la naissance à la tombe). Bien des souvenirs restent dans la mémoire des familles.

Histoire des Châteaux

De Cadayrac à Salles-la-Source

En participant à cette randonnée de Cadayrac à Salles-la-Source vous parcourez non seulement l’espace (7 km) mais aussi le temps, depuis les périodes les plus reculées de la préhistoire jusqu’à nos jours…

CADAYRAC

Le village tire son nom d’un ancien domaine gallo-romain. Au Moyen âge, la co-seigneurie de Salles a édifié là un repaire: maison-forte éloignée où elle a pu affirmer son indépendance à l’égard du Comte de Rodez.

Le CHATEAU

Construit au XIV et XV ème siècles, il fut rattaché au domaine royal au XV ème et connu par la suite plusieurs propriétaires ; à la révolution, il fut vendu à plusieurs familles.
L’ensemble du bâtiment formant carré avec cour intérieure a été remanié au cours des temps : tours aux angles extérieurs, créneaux des chemins de ronde…

Le plus ancien et le moins connu est le Château Majeur, majeur non par sa taille mais par la puissance politique qu’il représente. Il était situé autour du « Roc du Comte » à Saint-Laurent et appartenait au compte de Rodez  (puis de Rodez et d’Armagnac, d’où son ancien nom de « château d’Armagnac »).
Le Château des Ondes, situé à Salles le haut, a réuni en 1315 les États Généraux du Rouergue. On y a retrouvé en 2012, une inscription très ancienne de 1209, probablement, l’une des plus anciennes du Rouergue.
Il a gardé une tour ancienne avec mâchicoulis. La façade est de style Renaissance. Le blason de la famille des ondes avec ses lignes ondulées, a été repris et désigne désormais les rivières partout dans le monde.
Le Château de la Calmontie, à Saint-Laurent, caractérisé par sa grande tour ancienne, accolée à un logis du XIIIe siècle. D’autres tours existaient et ont été détruites pendant la Révolution.
Moins connu et situé à Saint-Laurent également, le Château de la Tour est marqué par une façade de style Renaissance. Il est aujourd’hui partagé entre deux propriétaires.
Enfin, le cinquième château du village, situé au Bourg est le Château Saint-Paul. Il avait jadis sa façade tournée vers l’église et a été transformé par de grands travaux… Il a été propriété du célèbre avocat Mathieu Pigasse qui possède toujours sa rue à Toulouse.

À l’extérieur du village :

Le Château de Saunhac, près de Vanc, il ne reste qu’une butte féodale.

Celui de Solsac est plutôt un manoir, construit entre 1610 et 1622. Il existait un ancien chaeau de Solsac mais il a été déplacé.

Le Château de Billorgues a été rendu célèbre par deux agronomes, Moly de Billorgues puis le Général républicain, Tarayre qui y mène d’intéressantes expériences agricoles.

Le Château du Colombier, est situé en contrebas du village de Mondalazac, sur la commune de Salles-la-Source. Ce repaire médiéval a été édifié dans une combe dominant la principale route qui, au Moyen-Âge, reliait les bourgs principaux de Marcillac-Vallon et Salles-la-Source par la vallée du Cruou.
Le château du Colombier doit son nom à la présence dans ses murs de deux colombiers (pigeonniers) permettant l’élevage de pigeons, à l’époque, pour leur fiente, la colombine : droit seigneurial sous l’Ancien Régime.

Le Château de Cadayrac et sa splendide clef de voûte.

Le Château de la Garde et sa tour carrée.

Le Château du Crès du XVIIe au XIXe siècle. Famille Guirbaldy issue d’une lignée de notaires de Salles-Comtaux.

Le Château de Cougousse un manoir de famille.

Le Château du Chanoine petit chef-d’œuvre en péril. En haut du village de Souyri, dans une cour de ferme où vaquent poules et canards, le regard est attiré par une tourelle placée à l’angle d’un bâtiment d’une exploitation agricole.

Le Château de Peyrinhac aujourd’hui maison de ferme, on pénètre dans la cour par un porche à auvent qui avrite un pigeonnier à colombage.

PATRIMOINE NATUREL, CURIOSITES ‑ Hydrogéologie du Causse‑Comtal

Le Causse-Comtal est une formation géologique calcaire d’altitude moyenne héritée de plus de 300 Millions d’années d’activité sismique et d’épisodes d’intrusion et de retrait de la mer.

Le Tindoul - Trou Géologique à Salles la source

On appelle Aquifère une formation géologique apte à contenir de l’eau.

En milieu calcaire, l’eau s’installe dans les failles et les fractures dues aux mouvements tectoniques, ainsi qu’entre les bancs de sédiments abandonnés par les mers (discontinuités de la roche, interastrales …).

Elle y circule dès lors qu’elle trouve des points d’émergence, bas dans la vallée.
Cette circulation, avec l’acidité de l’eau, accélère le creusement de réseaux souterrains ; les vides générés augmentent les capacités de réserve de ces aquifères.

Avec une pluviométrie moyenne de 800 à 1000 mm suivant les années, le Causse-Comtal, excroissance nord-ouest des Grands Causses, n’échappe pas à ces règles.
Deux formations calcaires d’âges différents et d’épaisseurs variables (jusqu’à 100 mètres) s’y superposent, séparés par une épaisse couche de marne faisant le lit de l’aquifère supérieur.

La fracturation évoquée plus haut délimite le Causse Comtal en six compartiments principaux. Ce sont autant de systèmes hydrologiques, avec très peu de relations entre eux, sauf à leurs contacts.

Le système hydrologique majeur du Causse Comtal est celui dont le Tindoul de la Vayssière, aven béant à 6 km au nord de Sébazac, est un regard sur le drain, à 67 mètres sous la surface.

Les têtes de ce réseau se trouvent aux environs du Crédit Agricole et de la ferme de Vayssettes, et la résurgence principale est celle de Salles-la-Source avec un débit moyen annuel de 800 l/s (jusqu’à 10m3/s en crue). Gages à l’est, et la belle cascade de Laroque plus à l’ouest sont d’autres exutoires de ce compartiment de près de 55km².

Les autres compartiments et systèmes hydrologiques du Causse Comtal sont recensés ici par leurs exutoires principaux: Muret-le-Château (perte de Bezonne) ; Fontanges ; Panat et Souyri ; Curlande ; Grotte de l’Espoir à Bozouls

MEGALITHES ET PETIT BATI ‑ Dolmens, tumulus et menhirs

Quelques définitions :

  • Mégalithe : Construction utilisant des blocs de pierre de grandes dimensions. Ils constituent parmi les premières formes d’architecture de pierre connues dans le monde.
  • Dolmen : Monument mégalithique composé parfois de dalles de dimensions impressionnantes, agencées en forme de table gigantesque. Cette construction est destinée à abriter une sépulture collective. Elles sont habituellement recouvertes d’un tumulus.
  • Lithique : Relatif à la pierre : outillage lithique (en silex, quartz)
  • Mobilier : Le mobilier funéraire est constitué des offrandes déposées dans la tombe ou à proximité.
  • Parement : Empilement de pierres, formant un mur, limitant et retenant les différentes masses du tumulus.
  • Réutilisation : Les tombes mégalithiques présentent souvent plusieurs phases successives d’utilisation.
  • Tumulus : Tertres aux formes variées : circulaire, ovalaire ou allongée, recouvrant généralement une ou plusieurs sépultures à incinération. Parfois regroupés en grand nombre et constituant alors de véritables nécropoles, lors du dernier millénaire avant notre ère.

L’homme primitif occupait la Commune de Salles-la-Source (Homo erectus). En atteste un biface en silex daté de 100 à 120 000 ans, découvert sur le causse à Montaubert (exposé au Musée Fenaille à Rodez http://musee-fenaille.rodezagglo.fr/).
A cette époque du Quaternaire, l’homme cotoyait les premiers rhinocéros et de grands éléphants primitifs (ossements découverts sur la Commune). Cela suppose un climat chaud (alterné d’épisodes glaciaires), dans un cadre semi-forestier.
Ensuite, l’homme s’est fait chasseur de mammouths et de bisons, cueilleur, puis agriculteur et éleveur.

Les premiers dolmens ont été érigés il y a 4500 ans. La Commune de Salles-la-Source en compte 67 selon un dernier inventaire, et plus de 200 tumulus ont été recensés (tertres de 6 à 20 mètres de diamètres). Trois menhirs ont également été identifiés.

Le Causse Comtal compte la plus grande concentration de mégalithes du département de l’Aveyron et en France.

Sept ou huit dolmens sont bien visibles au gré des balades au travers de la Commune.
Citons particulièrement :

Dolmen à Pérignagols
Dolmen2 à Peyrelebade

Pérignagols (1) : le plus visité des dolmens du département (sur la N.140, à la croisée de Séveyrac). La maçonnerie dans laquelle il est enchâssé devait recouvrir, au moins partiellement, les dalles de couverture.

Nauquiès : sur le plateau à proximité de Alseroque (borne géodésique 575m). Ce dolmen est bien visible, pourtant encore enseveli dans son tertre.

Peyrelebade (2) : Ces édifices destinés aux sépultures collectives furent érigés et utilisés au Chalcolithique (3500-2200 av. J.-C.). Ils sont là au nombre de trois, et la Commune de Salles-la-Source en compte 67, avec 200 tumuli (tertres de pierres).
Les fouilles et la restauration de deux d’entre eux ces dix dernières années par l’ASPAA ont livré de nombreux restes humains , outils et pendeloques.

Ces mégalithes, connus parfois pour être des « tombes des Anglais » n’ont en fait rien à voir avec le monde Anglo-saxon. Ce sont en réalité de grandes tombes collectives ; les mobiliers découverts et les datations au carbonne 14 situent ces édifices dans la préhistoire, entre 3000 et 1800 ans avant notre ère.

Nota : ces édifices, témoins exceptionnels de notre préhistoire et auquels nous devont respect (protégés par la loi), sont tous en domaine privé. Nous prions le visiteur de respecter les lieux.

Pour savoir plus :
Revue « Vivre en Rouergue Cahiers d’archéologie aveyronnaise n° 15 »
(Ed. Hôtel du département).